La Petite Forêt

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Le projet La Petite Forêt accompagne la transformation d’une parcelle agricole exploitée jusqu’à aujourd’hui de manière intensive et monochrome afin de la réparer et de donner place à nouveau au vivant et à son agentivité.

La visée de ce processus artistique, paysager et agricole est de dessiner un nouvel usage maraîcher, vivrier et collectif de cette parcelle. 

Le projet invite des artistes, des producteurs·trices locaux·ales, des paysagistes, des chercheurs·euses, des habitant·e·s à penser et s’emparer de manière prospective de cette transformation depuis leur champ d’expertise et de pratique. Il se déploie sur deux saisons qui scandent le processus de transformation. 

À partir d’études et de descriptions préalables de ce terrain (microbiologique, artistique, botanique…) et de la constitution d’un corpus sensible de témoignages et de documentation d’expériences agricoles exploratoires, le projet conçoit les formes paysagères, relationnelles, architecturales qui viendront nourrir la métamorphose de cette parcelle. 

Jardin vivrier, tinctorial tout autant que d’agrément, la parcelle laissera la place à une diversité de reliefs (étang, biefs, bois, buttes et haies), une multiplicité de faune et de flore, de textures, de sons, à l’émergence de réelles altérités. Accompagnant la transformation de la parcelle, les invitations donnent lieu des productions artistiques, filmiques, plastiques, ainsi qu’à des formes de diffusion, de documentation et de transmission du projet, des savoirs et de l’expérience collective. 

Afin de mener à bien le projet, l’équipe bermuda s’entoure d’un Conseil des jardins. Ce Conseil se réunit plusieurs fois par an autour de questions spécifiques et relatives à la conception, à la structuration ou au fonctionnement de la forêt-jardin. Chacune des sessions de travail invite des personnes qui, du fait de leur expérience personnelle ou leur pratique professionnelle, viennent apporter des éclairages théoriques, pratiques, logistiques au développement du projet. Chacune des rencontres donne lieu à une ouverture publique au cours de laquelle les invité·e·s du Conseil présentent leur travail, pratique ou initiative à un public plus large.

Le projet irrigue plus largement l’ensemble de l’activité des ateliers bermuda et tient lieu de courroie d’articulation à l’ensemble de la programmation artistique du lieu entre 2022 et 2024. Il colore ainsi les invitations en résidence à des “artistes associé·e·s au jardin” ; il sert de point de départ aux projets de production d’œuvres pérennes ; il dialogue avec les workshops et événements invités dans le cadre de la Halle ouverte.

Pour ce projet, l’association bénéficie entre 2022 et 2024 du soutien de la Fondation Daniel et Nina Carasso dans le cadre de l’appel “Composer des savoirs pour un avenir durable”. 

En 2023, les choses se sont encore compliquées. Alors qu’un compromis de vente était sur le point d’être signé entre la commune et les propriétaires du terrain, l’exploitant de la parcelle, pourtant partie prenante du processus de vente, a fait usage de son droit de préemption sur le rachat de la parcelle en avril 2023, mettant en péril deux années de travail et de négociations. La situation relative au changement de propriété du terrain s’est doublée d’importants changements au sein de la mairie de Sergy, qui ont entraîné le retrait de la commune du projet. Nous sommes aujourd’hui en contact direct avec le futur propriétaire en vue de lui acheter la parcelle.

En 2023, le projet La Petite Forêt a néanmoins donné lieu à une activité soutenue, notamment avec la tenue de Terradia, un atelier collectif de fabrication de jarres d’irrigation à l’occasion de la Biennale Insulaire des Espaces d’Art de Genève. Ces pots d’argile, utilisés dès l’Antiquité à des fins agricoles, prennent différentes appellations, en fonction de leur origine géographique, dont celui de terradias, dans le Sud-Ouest de la France. Cuits à basse température et enfouis sous terre, ils permettent, grâce à leurs parois poreuses, d’irriguer les végétaux plantés à proximité et en fonction de leurs besoins. Les jarres produites collectivement par les visiteurs de la Biennale pendant une semaine rejoindront ensuite La Petite Forêt, afin d’accompagner l’implantation pérenne de la forêt-jardin sur la parcelle. Pour s’accompagner dans cette tâche, bermuda invite Mariane Frisch, du collectif F.A.I.R.E. Argile.

Retours sur le projet :

En 2022, le projet reçoit le soutien de la commune de Sergy, qui s’engage à acquérir la parcelle et la mettre à disposition de l’association au moyen d’un bail emphytéotique. La Petite Forêt s’articule en effet à une vision plus globale d’aménagement écologique du territoire communal portée par l’équipe municipale. Malgré la complexité du processus d’acquisition de la parcelle C990 qui a retardé la possibilité d’agir directement sur le terrain, l’équipe bermuda lance donc le coup d’envoi du projet La Petite Forêt.

Un recensement paysager systématique de la flore des abords des ateliers bermuda a été réalisé par Tiphaine Abenia (Christophe Hutin Architecture), en collaboration avec Maxime Bondu et Timothée Bernard au cours du printemps et de l’été 2022. Ce recensement vise à mieux cerner la composition et l’état de la flore présente sur le terrain et à ses abords.

En octobre 2022, un chantier collectif, mené à l’occasion du workshop “La grenouille au fond du puits” avec des étudiant·e·s de la HEAD—Genève, de l’ECAL et de l’EDHEA Sierre, aménage un puits, ainsi qu’une passerelle desservant la future forêt-jardin.

Le projet a égalament été nourri par l’accueil en résidence de trois artistes associé·e·s au jardin (Mélina Faka ; Marie Preston ; Grégoire Motte), dont la pratique et la production d’œuvres ont non seulement résonné, mais également contribué à la connaissance ou au devenir de la parcelle.

Le projet a également donné lieu à la tenue de trois Conseils des jardins.

Le 27 janvier 2023, le Conseil des jardins a pris la forme d’une session de travail interne relative à la structuration juridique du projet qui réunissait l’équipe bermuda ainsi que l’association La Belle Verte.

Le 25 mars 2023, le Conseil des jardins a accueilli Fernando García-Dory et Grace Denis du projet Inland — art, agriculture & territory (Madrid, ES), qui sont revenu·e·s, à partir de l’expérience singulière de ce projet au croisement de l’art et de l’agriculture, sur les formes et les enjeux des expérimentations artistiques en milieu rural.

Le 30 juin 2023, en plein milieu de la Biennale Insulaire des Espaces d’Art de Genève, à laquelle les ateliers ont pris part pendant une semaine, le palafitte des ateliers bermuda a accueilli le 3e Conseil des Jardins. Ce Conseil s’est intéressé à la question de l’eau et au rôle de la forêt dans l’advenue de la pluie. Il invitait d’une part le collectif F.A.I.R.E. Argile à revenir sur leur démarche collective et engagée, qui fait de la terre cuite une M.A.D (une Matière À Défendre) et interroge par sa pratique de la céramique nos modes contemporains de production et de consommation. Le Conseil invitait également Gabriel Hes, doctorant en sciences du climat sur la question des microclimats forestiers dans le contexte du changement climatique à présenter l’avancée de ses travaux (Laboratoire Evolution & Diversité biologique, Université Toulouse III).

CONSEILS DES JARDINS 2024

Comme en 2023, le projet La Petite Forêt donne lieu à des Conseils des jardins, qui invitent des praticien·ne·s et des chercheurs·euses à travailler avec l’équipe porteuse sur des questions spécifiques liées à la structuration, le fonctionne- ment et le devenir de la forêt-jardin. Chacune de ces sessions donnent lieu à des ouvertures publiques au cours de laquelle les invité·e·s du Conseil présentent leur travail, pratique ou initiative à un public plus large.

En 2024, deux conseils des jardins viendront clôturer cette série d’invitations, de rencontres et de discussions autour des enjeux de l’implantation de la forêt-jardin. Prenant acte des difficultés rencontrées tout au long de ces trois premières années, nous nous interrogerons sur lees enjeux contemporains de notre rapport au sol, et notamment les usages collectifs que faisons de ce dernier.

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